Elections USA 2020| Comment sont désignés les grands électeurs, qui choisissent ensuite le président des Etats-Unis ?

Comment sont désignés les grands électeurs, qui choisissent ensuite le président des Etats-Unis ?

Le 3 novembre, les citoyens des Etats-Unis sont appelés à voter pour élire le président des Etats-Unis. Mais à la différence du scrutin [haïtien], il s’agit d’une élection indirecte.


Le 3 novembre, les électeurs américains sont appelés à voter, indirectement, pour le futur président américain. Formellement, ce sont en fait les 538 grands électeurs, élus Etat par Etat, qui conduiront, le 19 décembre, à l’élection du 45e président des Etats-Unis. 

Dans la quasi-totalité des Etats, (49 sur 51), quand un candidat est en tête, il « remporte » tous les grands électeurs : ainsi avec 50 % des suffrages plus une voix, le candidat en tête envoie tous les grands électeurs acquis à sa personne au collège électoral. C’est la règle du « winner takes all ». Une fois les 538 grands électeurs désignés, ils votent alors en décembre (le 14, pour l’élection de 2020) et choisissent ainsi le président des Etats-Unis.

Combien y a-t-il de grands électeurs ? 

Le « collège électoral » américain compte 538 électeurs, il faut donc en avoir 270 pour remporter l’élection présidentielle. Leur nombre est proportionnel à la population d’un Etat, mais un Etat ne peut pas avoir moins de trois grands électeurs. Cette exception surreprésente légèrement les Etats très peu peuplés, comme l’Alaska, le Wyoming ou le Vermont, qui ont tous plus de quatre grands électeurs pour un million d’habitants, là où la majorité des Etats ont en moyenne un à deux grands électeurs par million d’habitants.




Enfin, les équilibres politiques dans certains Etats assurent quasiment la victoire à un camp ou à l’autre (la Californie ou l’Etat de New York votent historiquement pour les démocrates, l’Alaska ou l’Alabama pour les républicains). De ce fait, ces Etats sont souvent moins courtisés par les candidats, puisque leur victoire y est, soit acquise, soit presque impossible.

Qui peut être grand électeur ? 

L’alinéa 2 de l’article II de la Constitution des Etats-Unis dispose que le président et le vice-président sont choisis par des grands électeurs « de la manière prescrite par sa législature », mais sans conseiller ni lister aucune manière. En revanche, cet article précise bien qu’« aucun sénateur ou représentant, ni aucune personne tenant des Etats-Unis une charge de confiance ou de profit, ne pourra être nommé électeur ». Dans les faits, avant l’élection proprement dite, chaque parti désigne des grands électeurs potentiels dans tous les Etats.


Un grand électeur doit-il respecter le vote de son Etat ?

Trente-trois [33] Etats ainsi que le District de Columbia ont des lois qui l’y obligent, pour éviter une situation de « grand électeur déloyal » (faithless elector) en imposant soit une amende (comme 500 dollars en Caroline du Nord et l’annulation du vote), soit un électeur remplaçant, comme c’est le cas dans le Montana, le Nevada ou l’Etat de Washington.

Les grands électeurs étant désignés par les partis ou les candidats, les « trahisons » sont rares. Mais il y en a eu : lors de l’élection de 2000, la grande électrice démocrate Barbara Lett-Simmons s’est ainsi abstenue de voter plutôt que de donner son vote à Al Gore. Cet épisode n’a rien changé à l’élection puisque le républicain George W. Bush gagnait avec 271 voix sur 538.


Est-il possible de gagner en voix et d’avoir moins de grands électeurs ?

L’élection présidentielle américaine est une élection indirecte, il est donc possible d’obtenir davantage de suffrages à l’échelle du pays (popular vote), mais de ne pas décrocher une majorité de grands électeurs au sein du collège électoral. 

Dans l’histoire des Etats-Unis, c’est arrivé cinq fois, dont deux fois au XXIe siècle : en 2000, lorsque le démocrate Al Gore a obtenu 543 895 voix de plus que le républicain George W. Bush, et en 2016, quand la démocrate Hillary Clinton a reçu 2,86 millions de suffrages de plus que le républicain Donald Trump.

(Via lemonde.fr)



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